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Writer's pictureSoul Food

Une chance déterminante et les moyens de se battre pour son avenir

Updated: Apr 11, 2023

La recherche du bonheur, du succès, de la liberté et de l'indépendance sont des droits fondamentaux que la plupart d'entre nous pensent mériter. Ils font souvent partie des indices de mesure du progrès collectif des sociétés. Pourtant, en ce qui concerne les migrants et les réfugiés, ces droits sont régulièrement niés et qualifiés de privilèges plutôt que de droits fondamentaux.


En cherchant des moyens d'approfondir notre impact positif, nous avons décidé de résoudre ce problème en créant un programme qui aide les jeunes membres de Soul Food à trouver le cheminement de carrière qui leur convient. De cette manière, nous pensons que nous pouvons aider à garantir le bénéfice de ces droits et aider d’autres à en faire de même.


Répartition du programme


Comme tout chez Soul Food, notre programme de développement professionnel tourne autour de l'art et de la culture, et il adhère au concept suivant lequel la qualité prévaut sur la quantité. Nous ne traitons pas nos jeunes membres comme des chiffres qui nous aideront à atteindre des quotas de placement. Au lieu de cela, nous prenons le temps de les connaître et de comprendre leurs intérêts professionnels, leurs capacités et leurs objectifs.

Photo © Soul Food / François Le Louarn

Les mineurs non accompagnés, les jeunes réfugiés et les jeunes migrants adultes bénéficiant de l’aide sociale à l’enfance (ASE) ne sont généralement pas encouragés ni autorisés à rejoindre les jeunes locaux de leur âge et à fréquenter les écoles et universités traditionnelles, quels que soient leurs capacités, leur formation antérieure ou leurs objectifs. Ils sont forcés de choisir un métier et de suivre un cursus professionnel qui comprend des stages et des apprentissages. Si tout se passe bien, ils trouverons un emploi, excelleront et pourront ensuite prétendre à un titre de séjour, conduisant à terme à des situations de long terme plus stables en France. Cependant, il peut être assez difficile de trouver des postes dans des établissements professionnels, ainsi qu'une place dans une école qui corresponde au métier qu'ils aimeraient exercer. Les administrations françaises avec lesquels ils entrent en contact les traitent régulièrement comme des numéros, sans prendre en compte leurs préférences ou leurs capacités, ce qui les empêche souvent de disposer du soutien dont ils ont besoin pour s'adapter à leur nouvelle vie en France alors qu'ils tentent de se lancer dans une carrière. Parfois, leur manque de connaissances sur un métier n'est pas pris en compte et ils sont poussés à en choisir un qu'ils n'aiment pas ou dont ils ne savent rien. Très souvent, ces jeunes se trouventdonc liés par ce choix professionnel hasardeux pendant des années alors qu'ils se battent, par ailleurs, pour leur droit de rester en France. Parfois, leurs capacités, leur éthique de travail et leur potentiel sont également complètement négligés et au lieu de se voir offrir des opportunités prestigieuses pour correspondre à ces capacités supérieures, on leur offre des opportunités d'emploi médiocres, ou pire.


Nos partenaires du programme excellent dans leurs domaines. Ils aiment ce qu'ils font et ça se voit. Ils font preuve de compassion et comprennent les problèmes auxquels nos jeunes membres sont confrontés. Ils ont également créé des projets significatifs qui incarnent des valeurs qui sont importantes pour nous, telles que la durabilité, ou se concentrent sur des questions importantes telles que l'utilisation de produits locaux, le commerce équitable, la lutte contre la gentrification et l'utilisation d'une partie de leurs bénéfices pour financer des initiatives à but non lucratif. Ces partenariats nous permettent d'offrir des opportunités prestigieuses aux jeunes membres de Soul Food qui s'intéressent à ce que nous appelons les « carrières dans la culture ». Actuellement, il s'agit de profils de carrière dans les arts culinaires (boulanger, pâtissier, chef), la mode (divers postes) et le design (menuisier).


« J'ai un apprentissage grâce à vous. Pour moi, vous avez construit ma vie. Vous avez trouvé un patron pour moi. C'est un bon métier, un métier qui me plait bien. Ils [l'équipe de Ten Belles] sont très gentils. Ils expliquent bien [le métier] et je progresse bien. Vous m'avez beaucoup aidés. »

-Oumar, jeune membre de Soul Food et apprenti à Ten Belles Bread


Ce programme nécessite beaucoup de travail administratif en coulisse de notre part, car nous restons activement impliqués tout au long du processus et servons d'intermédiaire pour nos jeunes membres avec leur manageurs, les écoles et les éducateurs et responsables administratifs de l’ASE. Nous organisons également des réunions, accompagnées de présentations et de formations de base en développement professionnel.


Boucler la boucle


En 2020, la boucle a été bouclée lorsque certains de nos jeunes membres ont participé à la création et à la réalisation du menu de notre 2e anniversaire, un mini-festival culturel d'une journée à L'Ami Jean dans le chic 7ème arrondissement de Paris. Ce fut incroyable de travailler avec eux et de voir le fruit de leur travail prendre vie tout au long du processus.


Certains des plats au menu comprenaient un mafé, un plat classique d'Afrique de l'Ouest que beaucoup de nos jeunes membres ont mangé, y compris Aboudramane, le jeune chef qui l'a préparé en utilisant sa recette,notamment à partir d’invendus, pour les invités de Refettorio Paris et notre événement. D'autres jeunes membres qui sont également apprentis et stagiaires dans notre programme de développement professionnel ont aidé dans la cuisine et ont apporté du pain frais de La Pointe du Grouin. Ils ont travaillé dur avec leurs collègues et maîtres d’apprentissages, nos partenaires, pour nous aider à créer une expérience culturelle et communautaire mémorable. Leurs contributions ont été le point culminant de l'événement et ont montré un aperçu de ce quelqu'un à qui l’on donne une chance de se battre peut accomplir à court terme.


Photo © Soul Food / Kryssandra Heslop

(initialement publié le 30 avril 2021)

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